VDA

Programme APE : Activités de Protection de l’Écosystème

VDA : Validation des Déchets artisanaux (Environnement/Moyens d’Existence)

Contexte :

La gestion des déchets des artisans par les collectivités repose sur des textes dont l’interprétation conduit à des pratiques très différentes d’une collectivité à l’autre, notamment l’aspect relatif à la mise en place de la redevance spéciale. En raison de leur nature et de leur quantité, les déchets des artisans sont très similaires à ceux gérés par les collectivités locales. La gestion des déchets artisanaux est confrontée à des contraintes liées à la collecte, au triage et au transport selon leur nature physique et chimique qui peuvent etre source de nuisance car n’étant pas biodégradables. Les organisations faitières des artisans au Benin n’ont pas encore vulgarisé une stratégie de valorisation standardisée des déchets artisanaux qui leur donne une valeur ajoutée. Afin de contribuer à une bonne gestion des déchets artisanaux, VHaN a initié le projet intitulé « Valorisation des Déchets Artisanaux (VDA)» dans le but d’alimenter une économie circulaire et générer des revenus au profit des artisans du Bénin.

 

Cible :

Les bénéficiaires directs de ce projet sont les artisans (Vitrier, Tourneur, soudeur, tailleurs, mécaniciens, tailleurs, coiffeurs, etc). Les bénéficiaires indirects sont les fabricants d’arts, les sociétés de construction des routes, les sociétés métallurgiques et de refonte des métaux et alliages.

Objectifs :

Il s’agit de façon générale de valoriser les déchets artisanaux dans la commune d’Abomey-Calavi

Objectifs spécifiques :

A travers ce projet, il s’agit de façon plus spécifique de :

*renforcer les capacités des artisans sur l’identification, le triage, le stockage des déchets dans la commune d’Abomey-Calavi ;

*faciliter le processus de collecte de déchets aux artisans la commune d’Abomey-Calavi ;

*appuyer le partage des bonnes pratiques qui procurent aux déchets artisanaux une valeur ajoutée ;

*accompagner les corporations d’artisans à l’accès aux marchés de vente et transformation des déchets artisanaux dans la commune d’Abomey-Calavi

VDA 2018

En décembre 2018, VHaN a organisé un atelier de réflexion qui a réuni une vingtaine d’artisans de différents corps de métiers.

Contexte et justification :

La commune d’Abomey-Calavi avec ses 655 .965 habitants (RGPH4) est une ville en pleine croissance avec un taux d’accroissement de 6,93 entre 2002-2013. Au nombre des 121 .531 personnes actives au sein de la population d’Abomey-Calavi, on compte un grand nombre d’artisans réparti dans plusieurs corps de métier. À ce titre, l’artisanat compte en effet parmi les 3 principaux secteurs impliqués dans le développement local de la commune.

Dans la pratique de leurs activités économiques, les artisans génèrent quotidiennement d’importantes quantités de déchets qui ne bénéficient pas d’une gestion spécifique et sont déposés très souvent dans des décharges sauvages ou dans les zones humides (marécages, plans d’eaux, etc.). Or, la commune est établie dans un environnement fragile caractérisé par la présence du lac Nokoué et de nombreux marécages vers lesquels sont drainés toutes sortes de déchets plus ou moins toxiques (huiles de vidange, mèches synthétiques, pneu usagers, etc.), pouvant mettre en périls différents écosystèmes. Le projet de gestion des déchets du Grand Nokoué est venu atténué cette situation.

Ainsi, au cours d’une séance de travail tenue le 24 mars 2017 à l’initiative de l’ONG Vie en Harmonie avec la Nature (VHaN) avec l’accompagnement des experts de la Maison de la Société Civile, il a été retenu au nombre des problèmes environnementaux majeurs connus dans la commune d’Abomey-Calavi, un principal à savoir la gestion des déchets artisanaux par rapport auquel l’ONG s’est engagée à travailler. En réponse à cette problématique, VHaN a retenue dans son plan stratégique 2017-2019, une orientation relative à l’amélioration de la gestion des déchets municipaux en particulier et de ceux artisanaux en particulier.

C’est dans l’objectif de mettre en œuvre cette orientation que l’atelier d’échange avec les artisans sur la gestion des déchets artisanaux a été organisé.

Cibles :

Les artisans ayant participé à l’atelier ont été retenus suivant les critères tels que : (i) quantité de déchets produite, (ii) composition des déchets (fractions fermentescibles, papiers, cartons, textiles, textiles sanitaires, plastiques, verres, métaux, inertes, complexes, fines inférieures à 20 mm et autres), (iii) toxicité et (iv) valeurs économiques potentielles. Ainsi, sur une quarantaine de personnes invitées, 20 artisans étaient présents à l’atelier. Les métiers suivants étaient représentés : menuiser, vitrier, couturier, coiffeur (se), styliste, soudeur, rebobineur, mécanicien, dépanneur et électricien.

Objectifs de l’atelier :

L’objectif principal de l’atelier était de comprendre le système de gestion des déchets produits par les artisans dans la commune d’Abomey-Calavi.

Plus spécifiquement, il s’est agi de :

  • Identifier les types de déchets qui sont produits dans chaque corps de métiers de l’artisanat ;
  • Tracer le devenir de ces déchets ;
  • Identifier les types de valorisation des déchets qui existent déjà et les contraintes associées ;
  • Comprendre la valeur ajoutée d’un produit ou service respectueuse de l’environnement.

Résultats obtenus :

Des échanges et travaux de groupe avec ces artisans, il ressort que :

  • Le déchet est retrouvé dans presque tous les métiers est le plastique. Il y a aussi d’autres éléments telles les matières en métal, en cuivre et en aluminium qui est commun à plusieurs corps de métiers. Les morceaux de vitre constituent aussi un déchet important retrouvé en quantité au niveau des vitriers et des soudeurs autogènes.
  • Différentes formes de valorisation des déchets artisanaux existent. Globalement, on remarque que les déchets métalliques (fer, cuivre, aluminium, plomb, bronze) sont systématiquement vendus, recyclés ou réutilisés alors que les plastiques, les papiers sont généralement mis en décharge ou incinérés.
  • Par ailleurs, les vitres et les écrans de téléviseurs sont souvent enfouis puisque non dégradables et dangereux. Mais les téléviseurs font l’objet aussi d’une gestion encore plus dangereuse, le déversement dans les exutoires naturels.

Recommandations :

Pour une meilleure valorisation des déchets artisanaux, plusieurs préalables doivent être remplis. Selon les artisans, le premier est relatif à l’amélioration de la capacité de stockage des déchets après tri au sein des ateliers. En effet, les métaux qui sont les déchets actuellement valorisés augmentent de valeurs lorsqu’ils sont vendus en grandes quantités. Par ailleurs, une grande quantité de matériaux usagés à vendre offre une marge de manœuvre à l’artisan dans les négociations avec l’acheteur.

Dans un deuxième temps, il s’agira d’appuyer les artisans pour une meilleure connaissance du circuit de commercialisation des déchets valorisables. Il est apparu en fait que l’asymétrie de l’information entretenue par les petits acheteurs ambulants qui se traduit par la dépréciation de la valeur réelle des matériaux usagés est un facteur qui n’encourage pas l’adoption d’éco geste par les artisans. Ainsi, le renforcement des capacités des artisans sur le circuit de commercialisation des matériaux usagés leur permettra d’estimer leur valeur réelle réduisant de ce fait l’asymétrie d’informations et augmentera la capacité de tri et de recyclage de ces derniers.

Après l’amélioration de la capacité de stockage et la réduction de l’asymétrie de l’information, la troisième recommandation des artisans est relative à la mise en place d’un système de valorisation/commercialisation des déchets. Ce système qui devra intégrer un grand nombre d’artisans doit permettre :

(i) d’améliorer la capacité de tri des artisans pour une valorisation optimale des déchets artisanaux,

(ii) d’identifier des circuits de commercialisation crédibles et (iii) d’améliorer la précision des instruments de mesure (balance notamment) utilisés par les acheteurs.

Enfin, pour assurer une pérennité des différentes stratégies recommandées par les participants, il est important de baser l’initiative sur les associations d’artisans. Mais il faut au préalable appuyer les efforts consentis pour améliorer le mode de gouvernance de ces dernières.

 

Potentiels partenaires :

IUCN,

PNUE,

Centre Valdera/UAC

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